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Le Champ de coquelicots

Philippe Abric

Lionel est un jeune garçon insouciant qui profite tout simplement de la vie, de sa vie. Mais, à l'approche de son douzième anniversaire, d'étranges rêves viennent soudainement lui prédire une fin prochaine. Lionel bascule alors malgré lui vers un monde où l'illusion et la réalité s'entremêlent dans un étrange tourbillon, chaque jour un peu plus puissant. Cruel destin auquel Lionel ne peut échapper ? Ou ces rêves ne sont-ils au contraire que le pur fruit de son imagination ?

Frais et joyeux, baigné par le soleil du midi toulousain, ce roman propose – le temps d'une lecture – de retrouver le regard innocent de notre enfance et les plaisirs simples de la vie, croquée à pleines dents par les protagonistes. C'est aussi une réflexion sur notre rapport à l'identité qui interrogera le lecteur.

192 pages - 9,60€ (nouveau prix au 8 février 2011) - décembre 2009
e-book PDF: 1617ko - 4,30€ - février 2011

Que dire de ce récit initiatique? J'ai beaucoup aimé l'ambiance nostalgique et tranquille dépeinte par l'auteur. Dans ce cadre évolue Lionel qui commence à entrevoir le monde de l'adolescence, et à se poser des questions sur ses relations aux autres, et sur sa propre existence. Des choses étranges apparaissent... Enfin un roman de science-fiction "psychologique"!
J'attends la suite avec impatience, pour découvrir les multiples surprises promises par ce premier volume. Une lecture rafraîchissante qui fait réfléchir.

Cindy C., lectrice toulousaine.

Le Champ de coquelicots est une transfiction, roman naviguant entre la littérature générale et imaginaire, qui dépeint avec sensibilité le monde de l'adolescence, tout en laissant planer une atmosphère d'étrangeté et une légère ambiguité.

Pascal P., critique littéraire.

Je viens de lire et terminer le champ de coquelicots. Beaucoup de plaisir dans cette lecture tant du point de vue de l'écriture, que du contenu et de la fin (provisoire) très surprenante. Pour quand est prévue la suite ?

Eric P., lecteur parisien.

Avec une infinie sensibilité, des descriptions très précises et une lucidité mouvante, l'auteur nous accompagne dans les actes et les pensées d'une semaine, celle qui précède le douzième anniversaire de Lionel.
On a plaisir, en suivant le détail de tel ou tel paysage, à le mettre en perspective avec les gestes, les actes et les réflexions des jeunes protagonistes de ce court, modeste mais réussi roman d'apprentissage.

Vous trouverez d'autres commentaires de lecteurs sur la page Amazon du livre (attention certains commentaires révèlent la fin du roman !).

Philippe Abric est un jeune auteur toulousain. Il a passé une enfance paisible à Balma, petite ville de banlieue qui lui a inspiré des écrits insouciants et ensoleillés. Ses romans décrivent notre monde actuel tel qu'il est, mais avec pour point de départ une réalité plus ou moins altérée. Son premier roman, psychologique, nous emmène dans la vie d'un jeune garçon de bientôt douze ans qui apprend à découvrir son identité. Son parcours initiatique est semé d'étapes oniriques lui apprenant de façon plus ou moins explicitique celui qu'il est vraiment.

Voir aussi l'article paru dans La depêche du Midi.

Pages 52 à 55:

Lionel se rendit compte à ce moment-là qu'il avait un comportement étrange. Il s'était assis par terre au milieu du chemin, et avait un pissenlit écrasé à la main. Le ciel se dégagea lorsque Lionel atteignit la rive du lac volcanique. Elle était très abrupte à cet endroit-là. Il commença alors à en faire le tour et atteignit rapidement la cascade qui lui servait de source. Celle-ci était cachée dans la forêt. Un pont en bois permettait de traverser le petit bassin attenant. Ce dernier regorgeait de poissons d'eau douce : truites et poissons rouges notamment. Après avoir traversé le pont, la forêt se faisait moins dense. Lionel chercha un petit bout d'herbe où s'allonger près d'un arbre. Il sentait le soleil de midi le réchauffer subtilement à travers les branches. Les petits clapotis de l'eau du lac le berçaient...

Lionel était sous l'eau. Il nageait comme un dauphin, très rapidement. La surface d'un bleu très clair n'était qu'à quelques mètres au-dessus de lui. Le soleil brillait très fort et faisait scintiller les millions d'organismes marins microscopiques qui l'entouraient. La musique du film « La Leçon de piano » accompagnait ses mouvements. Il tournait un coup à gauche. L'eau défilait sur sa peau à toute vitesse. Un coup à droite. La mer semblait infinie. Une forme bienveillante le suivait partout. Impossible de la distinguer ou de lui donner un nom. Mais elle était là et veillait sur lui. La mélodie du piano s'accéléra. Lionel fendait maintenant l'océan, toujours accompagné de cette forme abstraite. Il s'approcha de la surface, dont la proximité avec son corps créait une écume couleur diamant. L'eau était si transparente qu'il pouvait voir clairement les abysses jusqu'à plusieurs centaines mètres de profondeur. Là-bas, tout semblait si sombre et calme, à part quelques formes lointaines qui faisaient penser à des méduses, ou plutôt à d'énormes globules blancs.

Lorsque la musique prit un rythme plus lent, Lionel coula lentement plus profondément tout en continuant d'avancer droit devant. L'océan autour de lui se para d'un bleu profond, tacheté ici et là de petites particules dorées en suspension. Il descendait toujours plus vers l'abime. La forme qui l'accompagnait avait semble-t-il de plus en plus de mal à le suivre. Il sentait qu'il ne pouvait rien faire pour la retenir plus près de lui. Soudain, l'eau se teinta progressivement en rouge, comme un colorant qui coulait depuis la surface en faisant des parures arborant tous les dégradés du bleu au rouge, en passant par le violet. Le piano céda sa place aux violons du « chant de coquelicots », dont les variations mélodiques évoquaient les oscillations des fleurs au gré du vent. Lionel était pris à la gorge par l'intense émotion qui précède un éclat en sanglots. Il sentit se détacher de la forme qui l'accompagnait et se mit à remonter vers la surface à grande vitesse, mu par une soudaine envie de respirer. Comme s'il devait reprendre d'un coup tout l'air qui lui avait manqué durant ces longues minutes sous l'eau. Il savait ce qu'il laissait au fond de l'eau : quelque chose qui allait lui manquer toute sa vie. Une fois la surface percée, Lionel se retrouva debout sur la berge et respira comme si c'était la première fois. Il se retourna vers la mer et versa une larme...

— Lionel ? dit une voix qui le réveilla brusquement.
— Euh... Oui ? Quoi ?
— On t'attend pour manger, dit son père. Dépêche-toi, ça va être froid.

Celui-ci faisait déjà demi-tour vers la maison de ses beaux-parents.

— Papa ! dit Lionel en s'asseyant.
— Oui ? répondit son père en s'immobilisant.
— J'ai vraiment dormi si longtemps que ça ?
— Ça fait une demi-heure que nous aurions dû passer à table...
— Est-ce que c'est normal d'avoir l'impression d'avoir perdu quelque chose en se réveillant ?

Le père de Lionel s'assit quelques instants à côté de son fils.

— Tu as fait un mauvais rêve ? demanda-t-il en posant sa main sur son genou.
— Non...
— Qu'est-ce qui ne va pas fiston ? On dirait que tu n'es pas dans ton assiette depuis quelques jours.
— Non ça va, je suis super content pour mon anniversaire, et pour la fête, dit Lionel avec un sourire sincère.
— Tant mieux. J'espère qu'on n'aura pas à regretter ta mère et moi d'avoir accepté. Mais que voulais-tu me demander à propos de ton rêve ?
— Rien, dit Lionel perplexe. J'avais juste l'impression que j'avais quelque chose avant de m'endormir, et que maintenant je ne l'ai plus. Mais je ne sais pas ce que c'est.
— Ne t'inquiètes pas Lionel. Cela arrive parfois, c'est comme quand ta mère a toujours l'impression d'avoir oublié quelque chose quand on part en voyage. Le plus souvent, ce n'est qu'un détail insignifiant.
— D'accord, dit Lionel en arrachant l'herbe entre ses genoux.
— Allez, viens ! dit son père en se levant énergiquement. Allons manger maintenant.